Voguant fièrement dans l'espace, libre et sans aucune obligation, le Corsica, un vaisseau rapide et nerveux, se dirigeait lentement vers une station commerciale Elysienne où il avait un rendez-vous important.
Ce vaisseau était un vaisseau pirate.
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Lourdement armé, taillé pour la vitesse et les abordages, il faisait partie de la flotte importante de vaisseaux refusant toutes lois, embarquant la lie de la galaxie : criminels de tous poils, extorqueurs, pillards, voleurs, rançoneurs, assassins... Mais, étrangement, une bonne partie de ces "têtes à couper" n'avaient que peu à craindre dans la Coalition Marchande, du moment qu'ils ne faisaient pas de vagues et ne nuisaient pas à la nation. Encore une fois, l'argent montrait ici qu'il faisait loi, et du moment que les pirates, corsaires et autres racailles n’interféraient pas, ils pouvaient voler en toute sécurité.
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Originaires de Fiurenza, le Capitaine Florenzio et son équipage de tordus faisaient partie de ces personnages romantiques qui s'imaginaient l'espace - à tord ou à raison - comme un lieu vaste où chacun était libre et en pleine possession de ses droits. Choqué par la décadence des nations actuelles, il s'était fait pirate, aventurier, explorateur, mais surtout, coureur de jupons (
).
Cela faisait désormais quelques années que la Coalition Marchande Elysienne était devenu son port d'attache "secret", comme beaucoup d'autres pirates, où il venait ravitailler et parfois accomplir certaines missions contre récompense.
Et aujourd'hui, c'était de nouveau le cas.
Plusieurs centaines de vaisseaux pirates de tous poils étaient agglutinés autour de cette petite station secondaire. plus tard, Florenzio apprit que c'était aussi le cas autour de centaines d'autres.
Pour l'heure, il se demandait ce que préparaient les Marchands. Sûrement une action de grande envergure. Il donna ses ordres à son équipage, et leur vaisseau alla s'amarrer à une baie d'accostage. Le capitaine s’acquitta de la faible taxe -la Coalition avait toujours juger bon de ne taxer que faiblement les pirates, par mesure de sécurité - puis donna quartier libre aux trois quart de ses hommes. Le reste devait l'accompagner.
Une fois qu'il eût mis "pied à terre", un robot messager vint à sa rencontre, porteur d'un message sous plis officiel. Il était invité, ainsi que son escorte, à honorer un rendez-vous avec un représentant des Grandes Familles.
Florenzio fut estomaqué. D'habitude, ces gens ne traitaient qu'avec des diplomates, et encore, ils étaient assez pétés de fric pour se permettre de passer outre et vouloir directement s'adresser aux grands chefs. Enfin, bref, plus le temps passait, plus la situation devenait intéressante. D'abord, voir autant de "collègues", puis apprendre que le rendez-vous se ferait avec un grand personnage... Le capitaine Corse était si absorbé par ses pensées qu'il ne remarqua pas l'homme qui lui faisait de grands signes à quelques mètres de là. Il ne le regarda que lorsque celui-ci se fut approché et eut dit :
"Hé béh, Flon, tu me snobe?"
Il n'y avait qu'une personne dans la galaxie qui le connaissait par ce surnom. Florenzio le regarda : il était grand, large - à première vue, une vraie brute disaient certains - les cheveux tressés, et le visage d'un métis. Il s’appelait Erwann Di Tolosa, alias "Le Noir", et commandait un vaisseau appelé le "Cassoulet" (personne d'autre que les habitants originaires de Toulouse vivant en Fiurenza ne savaient ce que cela voulait dire), un vaisseau très lourdement armé, qui faisait trembler les marchands et pâlir même les commandants de vaisseaux militaires les plus sûr d'eux. En vérité, on ne sait comment, Erwann Di Tolosa avait réussi à obtenir un destroyer spatial de classe 3, provenant surement de Xénovitch.
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C'était un magouilleur, un menteur, un fourbe et un sadique hypocrite, mais, une fois qu'il vous considérait comme un ami, il ne vous laissait jamais tomber. Son équipage était composé d'hommes touts aussi grands que lui, qui pratiquaient au départ un "sport" consistant à se taper sur la figure pour voler un ballon à l'équipe adverse.
Ce capitaine se disait descendant d'une longue famille noble Toulousaine, mais Florenzio avait toujours eut peine à le croire. Ce dernier lui répondit alors :
"-Bien sûr que non! Je n'ai aussi pas oublié la bouteille de pastis que tu me dois!
-Muhahahah! Rancunier jusqu'au bout, hein? Boarf, je te l'offrirais après sur mon vaisseau. Pour le moment, j'ai un rendez-vous important.
-Toi aussi? Tu n'aurais pas des infos?
-Boarf, pour ce que j'en sait, les gros pleins de fric veulent lancer une opération massive de piratage sur un secteur voisin. Histoire de faire plier le gouvernement et le racheter. Quelque chose comme ça.
-Je vois. il nous font faire le sale boulot, quoi.
-Moi, ça me va, tant qu'on peut casser du militaire et du flic. La paye et bonne, et, en plus, ils sont prêts à fermer les yeux sur les éventuelles actions pirates ayant lieu à l'encontre des marchands du sous-secteur visé.
-Vrai?
-HE OUAIS! Mes gars et moi, on va signer tout de suite. J'espère que tu fera pareil, histoire que l'on participe ensemble, comme à l'époque!
-Déjà, je vais aller à ce rendez vous, histoire de voir. Mais si c'est comme tu le dis, je pense que je vais accepter."
Et en effet, quelques heures plus tard, le capitaine Corse revint du rendez-vous, le sourire au lèvres. il s'était vu offrir une récompense astronomique -un quart dès le début- ainsi que le droit de piller comme il l'entendait. Il en était de même pour quelques milliers d'autres pirates, qui se lanceraient à l'assaut du pauvre sous-secteur 20 sous peu.
C'est sous l’œil de policiers nonchalants - qui n'avaient visiblement rien à faire des pirates et surveillaient plutôt les mauvais payeurs - que les deux pirates, désormais Corsaires, montèrent à bord du Cassoulet en se racontant maintes anecdotes, à grand renforts de cris et de mimes pour le moins théâtraux....